Les tempêtes révèlent la vulnérabilité des réseaux télécoms


Un technicien d’Enedis répare une ligne électrique endommagée par des chutes d’arbres lors de la tempête Domingos, à Sallebœuf (Gironde), le 7 novembre 2023.

Une semaine après le passage des tempêtes Ciaran et Domingos, un peu plus de 450 000 Français avaient toujours des difficultés à passer des coups de fil avec leur téléphone mobile, dont les trois quarts en Bretagne, principalement dans le Finistère, et en Normandie, selon le décompte du 7 novembre au soir de la Fédération française des télécoms (FFT), l’association professionnelle du secteur. C’est un peu plus de deux fois moins que le pic enregistré le 2 novembre. Dans le fixe, la FFT recensait encore 74 000 foyers débranchés, soit six fois moins qu’au plus fort de la tempête Ciaran.

Selon les dernières projections, 90 % des clients mobiles devraient être rétablis d’ici à la fin de cette semaine. Dans le fixe, les travaux risquent de prendre plus de temps. Orange, le premier opérateur télécoms français, dont dépend une très grande partie du réseau fixe, a prévu de doubler, à 6 000, le nombre de techniciens sur le terrain pour travailler au rétablissement du service. Des renforts ont été appelés de régions voisines.

Plusieurs milliers de poteaux, sur lesquels cheminent les fils de cuivre du réseau mais aussi des lignes de fibre optique, sont à terre. Des câbles ont été sectionnés par des chutes d’arbres ou de branches. Certains équipements plus solides, comme des centres de raccordement, ont été inondés ou abîmés. Les réparations les plus lourdes pourraient prendre plusieurs mois.

Faiblesse électrique des réseaux

Exceptionnels et forcément plus impactants que les précédentes grandes tempêtes – la France compte actuellement 80 millions de forfaits mobiles contre 14 millions fin 1999, à l’époque de Lothar et de Martin –, ces deux événements météorologiques ont toutefois révélé la vulnérabilité des réseaux télécoms et les conséquences potentiellement graves d’une inaccessibilité prolongée. « Beaucoup de choses reposent désormais sur les télécoms, à commencer par les appels d’urgence qui, lorsque le réseau mobile est coupé, ne passent plus », a souligné Jean-Noël Barrot, le ministre de la transition numérique et des télécommunications, lors d’un déplacement, le 6 novembre, dans le Finistère, avec les dirigeants des opérateurs télécoms et d’Enedis, le gestionnaire du réseau public de distribution d’électricité.

Si le réseau fixe repose encore beaucoup sur des lignes aériennes, ce qui le rend vulnérable, pour le mobile ce n’est pas la résistance au vent des antennes installées sur les toits d’immeuble, les châteaux d’eau ou au sommet de pylônes métalliques qui est en cause. La quasi-totalité de ces équipements n’ont pas souffert des tempêtes. Le talon d’Achille du réseau mobile se situe au niveau de l’alimentation électrique : en cas de coupure de courant, comme cela a été le cas la semaine dernière, les antennes n’émettent plus. Conséquence, les abonnés proches de ces équipements se retrouvent sans signal. Certains pylônes hébergeant parfois les quatre grands opérateurs (Orange, SFR, Bouygues Telecom et Free), l’absence de réseau peut être totale.

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Catégorie article Politique

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